KO Un – Lecture

Né en 1933, Ko Un est l’un des plus grands écrivains coréens contemporains, auteur de quelques 150 ouvrages, poésies, romans, récits de voyage et essais traduits dans une douzaine de langues.

Ancien moine zen, il a choisi, à partir des années 1960, de quitter la voie religieuse pour se consacrer à sa vocation poétique. Le bouddhisme restera un mode privilégié d’interprétation du monde et une référence centrale dans toute son œuvre.

Après une période de nihilisme, il s’engage politiquement et devient un opposant farouche à la dictature militaire dans les années 1970-80 où il est emprisonné et torturé à plusieurs reprises. Avec le retour de la démocratie, Ko Un est devenu dans les années 1990 la voix poétique de la nation coréenne.

Chantre épique de la Corée – militant pour la réunification -, il embrasse dans son œuvre toute son histoire, ses paysages et ses habitants, évoquant la simplicité des petites gens aussi bien que la grandeur d’une histoire millénaire. Mais, au-delà, ses poèmes s’adressent à tous et s’inscrivent dans l’histoire universelle en formant un pont entre l’Orient et l’Occident. Invité régulier de festivals poétiques et d’universités dans le monde entier, il a enseigné dans plusieurs universités en Corée et à l’étranger. Son œuvre a été couronnée de plusieurs grands prix nationaux et internationaux.

Le hangŭl

L’alphabet coréen – connu sous le nom de hangŭl – apparaît de façon très brève dans les annales dynastiques, comme une création du roi Sejong.
Le texte présentant cet alphabet a pour titre Hummin Chŏngŭm que l’on peut traduire par « Son exact pour instruire le peuple ». Publié en 1446, il est parfois considéré comme une invention, ex nihilo des Coréens. Notre exposé tentera d’en expliquer le contexte, les emprunts possibles aux autres alphabets connus alors et on mentionnera les tentatives précédentes pour transcrire le coréen à l’aide de caractères chinois.
Cette invention avait pour but de faciliter l’instruction du peuple. Il faudra cependant plusieurs siècles pour que les lettrés acceptent de l’employer et que son usage devienne courant.
 

Histoire de la Corée

Province chinoise, colonie japonaise, ancien pays qui a 5 000 ans d’histoire, jeune nation, quelques-uns des qualificatifs que l’on voit appliqués à la Corée.
 
Chacun a sa part de vérité mais réduire le pays à un seul d’entre eux nous entraînerait à une méconnaissance de la Corée. Nous essaierons donc de rappeler les dates décisives qui ont marqué son histoire et de voir comment ce pays, entouré de puissants voisins pas toujours pacifiques (Chine, Japon, Russie au XIXe siècle) et qui ont souvent orienté son destin, a réussi à garder son identité.
 
Malgré le poids des influences étrangères on montrera que la Corée a su être autre que chinoise et japonaise, que ses inventions, ses penseurs, ses artistes sont là pour témoigner de son originalité. On rappellera également la place importante qu’elle occupe tant en matière économique que géopolitique. Sa situation géographique pèse fortement dans le déroulement de son histoire ; la division du pays depuis près de cinquante ans est une autre épreuve dont l’issue reste incertaine.