À l’époque de la naissance du sanjo, les pratiques musicales coréennes sont régies par un système social qui s’est mis en place sous la dynastie Joseon (1392-1910). La société coréenne est alors stratifiée de manière extrêmement rigide : pour la classe aristocratique yangban, une musique de lettrés dite « élégante », le pungnyu ; pour les gens du commun, les chants, musiques et danses de village, les danses masquées talchum, les musiques des rites chamaniques, et les amuseurs chang-u. L’Ensemble Rageum Orchestra interpréta des musiques particulièrement appréciées en Corée car porteuses de l’histoire de la facture instrumentale et des styles musicaux qui portent les traces d’une Histoire coréenne jalonnée de rituels chamaniques et de dominations étrangères qui s’accompagnent d’un art musicale de résistance. Vous pourrez découvrir Initialement composé pour le gayageum, le sanjo peut aussi être joué à la cithare à six cordes geomungo, à la vièle haegeum, à la cithare à archet ajaeng, ou encore sur des instruments à vent comme le hautbois piri, la flûte traversière daegeum ou la flûte droite à encoche danso.
Les gwandae pratiquent le p’ansori, les mudang dansent (le mot désigne en priorité les chamanes qui chassent les mauvais esprits en chantant, en jouant d’un instrument et en dansant et les goin sont instrumentistes, ils jouent dans les fêtes et les rituels chamaniques.
Deux formes musicales vont jouer un rôle fondamental dans la naissance et le développement du sanjo : le sinawi et le p’ansori.
Le sinawi est la musique chamanique. Le chant, la musique et la danse ont toujours joué un rôle central dans le chamanisme coréen car on leur accorde une vertu purificatrice
et thérapeutique. Le p’ansori dérive de la tradition vocale et théâtrale des gwandae. Il s’est cristallisé au XVIIe siècle en réunissant des récits épiques, des contes et des chants populaires.
1) Daegeum Geomungo with Dance
2) Gayageum Sanjo
Le mot sanjo signifie mélodies éparpillées. Voilà qui illustre assez bien l’impression que ressent un auditeur non averti à l’écoute de cette musique prenante mais quelque peu déroutante. Ce genre musical conçu pour instrument mélodique et tambour fut créé à la fin du XIXe siècle par Chang-Jo KIM (1856-1919), un maître de la cithare à douze cordes gayageum.
3) Hanryangmu
4) Geomungo Ajaeng ensemble
5) Gueum Sinawi
6) Daegeum Solo
7) P’ansori