La Servante (titre original : Hanyo) est un film sud-coréen de Kim Ki-young sorti en 1960 résumé La Servante peut, aussi, être envisagé comme l’illustration d’un triple conflit : entre tradition et modernité, entre ville et campagne, ou plus encore entre classes plébéiennes et petite-bourgeoisie. « La servante, « la femme fatale », est originaire de la campagne et reflète en cela son époque. […] Dans un pays profondément rural, qui n’a pas encore connu la révolution des hautes technologies, les jeunes migrantes ne trouvent pas d’emploi dans les usines, qui sont rares » et ne peuvent guère qu’être servantes, prostituées ou occuper – au mieux – des emplois de service
Le film sera présenté par Jérôme Baron, directeur du Festival des 3 Continents.
Professeur de piano, Kim Dong-sik enseigne la musique aux jeunes ouvrières d’un atelier de tissage. Avec sa petite famille, celui-ci ne va pas tarder à emménager dans une plus grande maison, et, pour soulager sa femme des travaux domestiques, cherche à employer une servante. Une de ses élèves lui présente alors Myeong-sook, jeune fille un peu simplette mais courageuse, qui ne tarde pas à montrer un comportement trouble et ambigu une fois intégrée dans la maison. Folle amoureuse de Kim Donk-sik, cette dernière va alors s’adonner à un petit jeu démoniaque promis à détruire cette famille banale et sans histoire…
Pour le critique Hubert Niogret, le film doit absolument être replacé dans le contexte politique de son époque. Peu avant sa sortie, le dictateur Park Chung-Hee arrive au pouvoir en Corée du Sud suite à un coup d’État, et installe un régime militaire qui, au prétexte de moraliser la vie publique, met en place une politique de répression3. C’est lors de la seule et unique année de liberté d’expression ayant eu lieu dans le pays entre 1948 (date de sa création) et 1987 (date des premières élections libres2) que La Servante paru dans les salles